• UN FORUM D'ECHANGE ENTRE LE PRESIDENT YAYI ET LES SYNDICALISTES

    Le forum d'échange et de discussions tenu le mercredi 23Août 2006 au CIC à Cotonou entre le Président Boni YAYI,  les organisations  syndicales, la société civile, les acteurs du sec­teur privé et les différentes autres institutions de la république a permis à l'argentier national de faire quelques révélations à frémir le cœur. Nous vous proposons ici l'intégralité du Discours du MDEF. 
     
    Synthèse du Ministre du Développement, de l'Economie et des Finances lors de la rencontre du Président de la  République, Chef de l'État, Chef du Gouvernement avec le secteur privé, la société civile et les centrales syndicales le 23 août 2006
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    Monsieur le Président de la République,
    Monsieur le Vice-président de l'Assemblée Nationale,
    Monsieur le Président du Conseil Économique et Social,
    Mesdames et Messieurs les Ministres et chers Collègues,
    Messieurs les Représentants des Institutions de la République,
    Mesdames et Messieurs les Directeurs de Cabinet,
    Mesdames et Messieurs les Directeurs d'entreprises,
    Mesdames et Messieurs les Partenaires sociaux,
    Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société Civile,
    Mesdames et Messieurs,
     
    Mon intervention va porter sur quatre points :
    -       la situation économique et financière du Bénin à la veille de l'investiture du Président de la République le 06 avril 2006;
    -       les principales mesures prises par le Gouvernement depuis le 06 avril 2006 ;
    -       l'état des lieux dans les Ministères à la suite des audits ;
    -       les perspectives de l'économie béninoise.



    La situation économique et financière du Bénin avant le 06 avril 2006 se caractérise
    par une insuffisance de croissance économique.
    Ainsi, après avoir enregistré une croissance de 6,2% en 2001, l'activité économique
    a poursuivi une tendance baissière avant de chuter à 2,9%
    en 2005.



    Cette contre-performance est imputable à la lenteur dans la mise en œuvre des
    réformes structurelles et sectorielles, en particulier les secteurs
    du coton, de l'énergie, des télécommunications, des transports et du port autonome
    de Cotonou.
    Elle résulte également de la disponibilité irrégulière des facteurs de productions
    et du manque de produits pétroliers dans les stations de la
    Sonacop.



    D'autres contraintes continuent de peser sur l'économie béninoise. Il s'agit
    notamment :
    -       de la faible diversification du secteur agricole ;
    -       du caractère embryonnaire du secteur industriel ;
    -       de la vulnérabilité du secteur tertiaire aux chocs exogènes et en
    particulier aux mesures économiques conjoncturelles prises au Nigeria ;
    -       de l'insuffisance des infrastructures de développement économique.
    Par ailleurs, la situation budgétaire de notre pays s'est aggravée et se caractérise
    par des arriérés de paiement intérieur de l'ordre de
    55 milliards de francs CFA auxquels il faut ajouter les arriérés dus au titre du
    Fonds routier de 14 milliards F CFA.



    Il convient de noter également la généralisation de la procédure exceptionnelle des
    ordres de paiement (OP) en procédure courante d'exécution
    du budget. Ainsi, pour la période de 2001 à 2005, les ordres de paiement non
    régularisés s'élèvent à 201,3 milliards F CFA. 



    Quant aux arriérés salariaux, leur montant ressort à 190 milliards de francs CFA.
    Les principales mesures prises par le Gouvernement depuis le 06 avril 2006 en vue de
    l'amélioration de la gouvernance concernent :



    -       l'adoption par le Gouvernement d'une Charte de fonctionnement signée par
    tous les Ministres et le Chef de État ;
    -       l'audit de tous les Ministères et du Trésor déjà réalisé et l'audit des
    Entreprises publiques en cours ;
    -       l'audit des ordres de paiement avec le concours de la banque Mondiale et la
    participation de la chambre des Comptes ;
    -       l'assainissement des finances publiques par :
    ·          La mise en place d'un Comité de Trésorerie chaque semaine en vue
    d'examiner la situation des recettes par rapport aux dépenses ;
    ·          La concertation avec les partenaires du système financier et bancaire
    pour restructurer la dette intérieure ;
    ·          Le respect des procédures d'engagement de dépenses et l'interdiction du
    recours excessif à la procédure des ordres de paiement
    (seulement 50 millions depuis le 06 avril 2006) ;
    ·          la lettre à tous les Ministères pour les inviter à produire les pièces
    justificatives régulières permettant de régulariser les ordres de
    paiement au plus tard le 22 septembre 2006. A défaut, la responsabilité personnelle,
    pécuniaire, civile et pénale des contrevenants peut
    être engagée ;
    ·          Le renforcement de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales par
    une meilleure collaboration entre la douane et les impôts ;
    ·          Les efforts de recouvrement des créances de État ;
    -       la relance de l'activité économique par :
    ·          La mobilisation des ressources destinées à l'apurement des arriérés de
    paiement ;
    ·          Les mesures prises en vue de la disponibilité à moindre coût des facteurs
    de production ;
    ·          Les mesures relatives à l'amélioration de la compétitivité de la plate
    forme portuaire, en particulier celles prévues dans le cadre du
    programme du Millenium Challenge Account (MCA) ;
    ·          L'approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers ;
    ·          le dialogue avec les partenaires.
    L'état des lieux dans les Ministères à la suite des audits a permis de noter des
    dysfonctionnements en ce qui concerne les procédures
    d'utilisation des ressources publiques. Il s'agit notamment :
    -       du non-respect des procédures dans de nombreux cas ;
    -       du recours à l'utilisation de comptes hors budget ;
    -       des irrégularités constatées dans la gestion financière des projets et leur
    manque de suivi ;
    -       de l'absence d'audit de plusieurs projets.
    Par ailleurs, l'Inspection Générale des Fiances a relevé un mauvais fonctionnement
    des cellules de passation des marchés se traduisant par :
    -       la surfacturation tous azimuts, des simulacres de consultations, des
    consultations tronquées, le fractionnement de commandes en vue
    de contourner la procédure d'appel d'offres ;
    -       l'accélération du rythme de consommation des crédits du premier trimestre de
    l'année 2006 par rapport à la même période des années
    précédentes ;
    -       l'acquisition de biens ne correspondant pas à des besoins de l'administration ;
    -       la dissimulation de matériels roulants avant leur réforme et disparition de
    matériels et d'équipements ;
    -       l'abandon de chantiers en raison du détournement d'affectation de crédits ;
    -       le non reversement au Trésor de la part revenant au budget national sur les
    taxes diverses perçues par le Fonds National de
    Développement et de Promotion Touristique ;
    -       le non-respect du décret portant réglementation du parc automobile de État
    caractérisé par une immatriculation anarchique en plaques
    bleues, un usage prolongé des plaques temporaires et une utilisation abusive des
    véhicules administratifs de fonction, de service et de
    pool ;  
    -       la détention de matériels roulants par des agents admis à faire valoir leurs
    droits à la retraite ou ayant reçu des affectations.
    Les rapports sur l'état des lieux des Ministères seront examinés par le Gouvernement
    en Conseil des Ministres.
    Les perspectives de l'économie béninoise reposent sur la vision claire et les
    grandes ambitions du Chef de État de faire du Bénin un pays
    émergent. Cette vision se traduit à travers une double ambition : la consolidation
    de la démocratie et le renouveau économique. 
    Conscients des contraintes et des atouts, ainsi que des potentialités insuffisamment
    exploitées, le Président de la République et le
    Gouvernement entendent impulser une politique de développement hardie et dynamique,
    fondée sur une stratégie dont le socle comprend les
    principaux piliers ci-après :
    -       la gouvernance avec la mise en place d'une administration publique de
    développement ;
    -       la stabilité du cadre macroéconomique ;
    -       le développement global du pays ;
    -       la mise en œuvre résolue des réformes structurelles et des politiques
    sectorielles, assurant la promotion des entreprises privées et la
    promotion de l'investissement ;
    -       le développement à la base avec la prise en compte d'une politique de
    décentralisation et de développement de proximité, afin
    d'intégrer toutes les couches sociales dans le système productif.
    A côté de ces piliers, des politiques transversales seront mises en œuvre. Il s'agit
    notamment de :
    -       la politique de l'emploi ;
    -       la politique de l'environnement ;
    -       la politique de financement ;
    -       la politique fiscale ;
    -       la politique de formation ;
    -       la politique de logement.



    Au total, face à la gravité de la situation, des actions hardies ont été engagées
    pour améliorer la situation budgétaire, tout en prenant des
    initiatives pour relancer progressivement la machine économique.
    Je vous remercie pour votre attention.


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