• Le réveil des partis politiques et les élections municipales

    Enfin ! Le paysage politique devient clair comme l'eau de roche. Comme l'a dit  le député Benoit DEGLA des Forces Cauris pour un Bénin Emergent, « les masques sont tombés ». Fini donc la position confuse de certains partis qui se disaient de la mouvance présidentielle, alors qu'ils n'étaient en rien associés à la gestion de la cité.  Que c'est beau  de voir des partis  se réveiller dans un grand sursaut, et se mobiliser  comme un soldat en faction devant le temple de la démocratie. Ces formations plongées dans une léthargie caractérisées par un profond  silence comme si elles avaient avalé une forte dose de somnifère, sont enfin réveillées pour se mettre à l'avant-garde de la très jeune démocratie béninoise.

    Mais ce réveil ne doit pas se limiter à une série de déclamations qui étalent les carences du régime Yayi Boni. Il  devra s'atteler à une principale tâche, pendant qu'il est encore temps. Celle de l'éducation et de la formation intensive des militants politiques en cette période sensible de précampagne  électorale. "Nemo jus ignorare censetur" : Nul n'est censé ignorer la loi. C'est-à-dire qu'on ne peut sous prétexte d'ignorance écarter l'application d'une loi. Par conséquent, en cas de violation,  la loi électorale qui s'applique aux agents recrutés pour la délivrance des cartes d'électeurs  ne fera pas exception à ce principe de droit.

    Combien de militants savent le contenu  de la loi électorale ? Très peu probablement. Certes, la Commission électorale nationale autonome (CENA) s'efforce de donner une formation  aux agents en charge de la délivrance des cartes d'électeurs, mais  il n'est pas évident que cette formation ait suffisamment mis l'accent sur les sanctions encourues par  les agents recenseurs en cas de violation de la loi électorale.

    Un citoyen, membre d'un parti politique, recruté à ce titre et commis à la délivrance  des cartes d'électeurs devrait savoir par exemple qu'il n'a pas le droit de délivrer cette pièce  en dehors des heures d'ouverture des bureaux.  Il devrait savoir également qu'il n'a pas le droit de détenir par devers lui des cartes vierges ou remplies au nom des citoyens, en leur absence.

    Ces erreurs commises de bonne ou de mauvaise fois sont préjudiciables à  leurs auteurs et à leur parti qui a manqué de renforcer leur capacité en la matière.

    Mais le plus grand préjudice est subi par la Nation béninoise qui sera victime d'une élection  frauduleuse, qui pourrait lui être fatale. Car, si les partis ne le savent pas, la toute première étape du circuit ou de la filière de la fraude électorale commence à partir de la délivrance des cartes d'électeurs. Tout le reste n'est qu'une affaire d'organisation et d'harmonisation. Et lorsqu'une élection est suffisamment  émaillée de fraude, les résultats sont contestés, les rues sont prises d'assaut, les magasins pillés, les biens publics détruits. Dès lors, la pagaille et la dictature s'installent et la démocratie est meurtrie et paralysée. Le cas kenyan est encore d'actualité... Le Bénin, n'est pas plus aimé que les autres nations. Alors attention !
     
    Hippolyte DJIWAN

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :