• Le gouvernement et les crises sociales

    Depuis  le début de l'année 2008, le gouvernement Boni Yayi est  ébranlé par des mouvements de grève répandus sur plusieurs fronts. Tel un feu de brousse, les mouvements syndicaux partis du milieu enseignant ont  gagné progressivement le secteur de la santé sans occulter le milieu estudiantin. Qu'il nous souvienne aussi  que les douaniers étaient montés au créneau pour rejeter la nomination d'un ancien nouveau Directeur à la tête de la Douane.  Il a fallu appeler les douaniers retraités pour jouer la médiation entre la position tranchée des disciples de Saint Mathieu et  celle d'intransigeance du chef de l'Etat à faire respecter  sa décision.
    Bref, d'aucuns estiment que le climat social  actuel est semblable à celui observé en 1989 à la veille de la conférence nationale des forces vives de la Nation, à la différence que les salaires continuent d'être payés et que le pluralisme politique et des médias reste une réalité, malgré l'absence  d'activités des partis d'opposition qui leur donne moins de visibilité.

    Pour revenir aux mouvements sociaux, les enseignants béninois se disent fatigués des promesses sans lendemain et réclament la « Revalorisation de la fonction enseignante ! « Nous voulons des actes » disent-ils car « Sans éducation ! Pas de nation émergente ! ». Les enseignants ne cessent de renouveler chaque  semaine leur mouvement de grève. Les écoles sont paralysées, les élèves à défaut d'un encadrement cultivent la paresse et l'oisiveté, aux moments où leurs camarades de l'enseignement privé suivent de façon assidue les cours.  
    C'est dans ce contexte là que  les hommes en blouse se sont mêlés  de la danse. Le collectif des praticiens hospitaliers du Bénin  déplorent que « Les établissements sanitaires du Bénin en général, les hôpitaux publics en particulier se trouvent dans un délabrement caractérisé principalement par des problèmes structurels, de matériels, d'équipements, d'infrastructures, financiers et des problèmes de ressources humaines dont les conséquences conduisent à une situation de non-soin et parfois de non-assistance à personne en danger »
    Certes, ils viennent de suspendre provisoirement pour  trois semaines leur mouvement  après une rencontre avec  le chef de l'Etat béninois. Mais l'épée de la menace reste brandie car  ils peuvent  se débarrasser à tout moment de leur blouse si le gouvernement ne respecte pas ses engagements  durant cette échéance.
    Du côté des enseignants les négociations se poursuivent avec le gouvernement. Mais le Syndicat national des Enseignants du Primaire pour une Education de Qualité (Synepeq-Bénin) vient de se désolidariser  de ses camarades du Front d'Actions des Syndicats des Trois ordres d'Enseignement. Et la question se pose de savoir si cette défection  suffit pour briser les bras aux grévistes ?

    Dans tous les cas, le climat social actuel amène à se demander si la stratégie mise en œuvre par le gouvernement pour négocier avec les travailleurs  est la bonne ? Que faire pour rassurer les travailleurs ? Le débrayage cyclique observé dans les écoles et les centres de santé ne profite ni aux syndicalistes ni à l'Etat ! Par quelle ressource l'Etat va-t-il payer les travailleurs si ces derniers ne travaillent pas ? La question reste entière et gouvernement et les syndicalistes doivent s'entendre pour un nouveau départ.


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