• Interpellation et relaxe de Rachidi Gbadamassi vendredi dernier : Un camouflet pour le pouvoir exécutif

    Alors qu'il se serait réfugié vendredi dernier au cabinet de son conseil, Me Kato Attita à Cotonou, Rachidi Gbadamassi a été déniché et conduit devant le directeur général de la Police nationale, Antoine Azonhoumè qui aurait déclaré avoir reçu l'instruction de deux ministres du gouvernement et de la haute autorité. Suite à l'opposition des juges à son placement sous mandat de dépôt, l'intéressé fut relaxé.

    « (...) J'agit sur instruction du ministre de l'Intérieur, de la Sécurité publique et des Collectivités locales, du ministre de la Justice, chargé des Relations avec les institutions et Porte-parole du gouvernement et de la Haute autorité...» Ainsi Antoine Azonhoumè, directeur général de la police nationale aurait expliqué vendredi dernier l'interpellation de Rachidi Gbadamassi à ses avocats dont Me Kato Attita qui s'est confié à un journaliste par téléphone. Vêtu d'une tenue locale «bomba» conçue en bazin blanc, M. Gbadamassi est sorti vendredi un peu après 14 heures du bureau de l'un de ses avocats conseil dans l'affaire «assassinat du juge Sévérin Coovi », Me Kato Attita. Il est monté à bord d'un véhicule Bmw accompagné de trois avocats, Me Attita, Me Vlavonou et l'ex bâtonnier, Me Waïdi. Ce véhicule est positionné dans un important cortège qui s'ébranle sous le contrôle d'un détachement de policiers habillés en civile sous le regard d'une foule constituée de journalistes et de curieux riverains. M. Gbadamassi est ainsi conduit devant le directeur général de la police nationale, M. Azonhoumè par une équipe de ses collaborateurs dirigée par le directeur de la police judiciaire et le commandant de l'unité Raid, Philippe Houndégnon et composée de près d'une dizaine de policiers habillés en tenue civile et postés dans divers coins de la rue du lycée Coulibaly à Cotonou.

    L'opposition des juges pousse à la relaxe de Gbadamassi

    Après quelques heures passées à la direction générale de la Police nationale attendus d'être éventuellement déposé; M. Gbadamassi a été finalement relaxé dans la soirée du vendredi. Cette décision est intervenue a-t-on appris parce que les juges qui doivent donner une forme à l'acte d'interpelation ont refusé de le faire au nom auraient-ils dit «du respect des textes et lois de la République». D'abord le juge en charge de l'instruction de l'affaire n'aurait pas accepté de délivrer contre Gbadamassi un mandat d'arrêt malgré les pressions qu'il aurait subi sur plusieurs jours venant du «Haut». Ensuite, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou, celui du tribunal de Parakou et le procureur général saisis par les avocats de la victime ont simplement décliné leur responsabilité annonçant aux requérants qu'ils n'ont guère été informés d'une telle interpellation.
    Et enfin l'ordre des avocats se serait rendu disponible à aider Gbadamassi et ses conseils à bénéficier de l'application stricte des textes et lois en vigueur. Ce qui fait penser à un camouflet infligé au pouvoir exécutif qui selon plusieurs milieux a été au cœur de la stratégie planifiée en vue de l'interpellation intervenue vendredi.

    Ludovic D. Guédénon

    LA NOUVELLE TRIBUNE  (édition du 26 Février 2007)


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