• Bénin : Le budget 2009 voté à l’unanimité

    Le projet de loi des finances exercice 2009 envoyé par le gouvernement à l'Assemblée nationale est voté, hier nuit, à l'unanimité des 72 députés présents à l'hémicycle. Le vote fait suite à la longue discussion démarrée depuis lundi par le ministre des finances Soulé Mana Lawani et la commission budgétaire de l'Assemblée nationale au sujet de l'amendement des G et F. La présence de Rosine Soglo a fortement joué dans le vote de ce budget 2009.

    C'est aux environs de 23h45 minutes hier que les députés ont procédé au vote général du projet de loi des finances exercice 2009, envoyé par le gouvernement. Mille deux cent trente-huit milliards six cent quarante-cinq millions (1238,645) de francs Cfa. C'est le montant global du budget 2009, soumis par le gouvernement à l'examen de la représentation nationale. Qu'il vous souvienne que les débats autour de ce budget ont tourné, dans la journée du lundi, autour des amendements à ce projet, formulés par les députés du bloc G et F. Dans la logique de faire avancer les débats, les discussions du ministre de l'économie et des finances avec la commission budgétaire de l'Assemblée nationale ont permis de prendre en compte le point principal des amendements. Ce point concerne le transfert des fonds de l'escorte au trésor public. Le gouvernement a accepté d'intégrer cet amendement principal des propositions des G et F et d'autres points aussi. C'est après la prise en compte de ces propositions que le projet de loi des finances exercice 2009 a connu un vote à l'unanimité des 72 députés présents hier à l'hémicycle. Mais tout ceci ne s'est pas réalisé sans la modération et l'action de certaines figures.

    Rosine Soglo, le poids dans la balance

    La doyenne d'âge de l'Assemblée nationale, Rosine Vierra Soglo, a marqué positivement son retour à l'hémicycle, après un long moment passé à l'étranger pour raison de santé. « Nous ne sommes pas là pour bloquer le gouvernement. Une fois que le grand point des amendements est pris en compte, il faut passer au vote de ce projet de budget », a-t-elle laissé entendre face aux discussions entamées au début de la plénière. Pour Rosine Soglo, il ne servira à rien de faire traîner encore les choses alors que les doléances traduites dans les amendements ont été déjà prises en compte pour reprendre le budget. A ces mots, Rosine Soglo a menacé les députés de son bloc politique : « si les députés G et F ne sont pas prêts à voter pour ce budget, en tout cas, les députés Rb vont voter ». Face à cette déclaration de Rosine Soglo, les débats au sein de l'hémicycle ont pris une nouvelle tournure. Si l'on sait que la Rb a, à elle seule, huit députés au sein du bloc G et F, le vote pour le budget de ces députés renversera la majorité numérique qui faisait la force de ce groupe. Ensemble, les G et F font un effectif de 44 députés contre 38 pour les Fcbe. Le suppléant de François Abiola, jusqu'alors, s'abstenant toujours. En termes clairs, n'eût été le poids de Rosine Soglo dans la balance, le vote serait encore, peut-être, sur le tapis. Mais ce serait sans compter aussi avec la diplomatie du ministre de l'économie et des finances, Soulé Mana Lawani.

    Un pari gagné pour Soulé Mana Lawani

    Le ministre de l'économie et des finances, Soulé Mana Lawani, peut se frotter les mains d'avoir accompli sa mission avec succès. Face au doute qui planait sur le vote du budget compte tenu des amendements des G et F, il a su, après de longues heures de discussion, convaincre les uns et les autres à faire les concessions possibles pour éviter un blocage des activités de l'Etat par un éventuel rejet du projet de loi des finances. Face aux amendements des G et F, formulés avec l'aide d'un cabinet comptable, le ministre a pu, après la nuit blanche passée lundi au parlement, amener les députés à mettre de l'eau dans leur vin. Ceci montre bien la technicité de l'homme à un poste sensible du gouvernement, directement concerné par le budget. Tous ses efforts ont été corroborés par le discours franc du Chef de l'Etat.

    Discours de Boni Yayi devant les députés, le catalyseur


    Le vote du budget 2009 hier nuit à l'hémicycle ne s'est pas effectué sans l'intervention du Chef de l'Etat. Assurant son devoir constitutionnel de présenter le discours sur l'état de la Nation, Boni Yayi a touché plus d'un à travers la clarté et l'éloquence de son discours hier matin à l'Assemblée nationale. Sur un ton conciliant, il a su gagner le cœur de plus d'un. Il a présenté dans un tableau clair, les grandes réalisations et les grands projets en cours. Face à ce discours du chef de l'Etat, toute attitude tendant à bloquer le gouvernement dans son plan de développement du Bénin serait mal perçu par l'opinion publique. C'est, à n'en point douter, tout ce qui a amené les députés à voter, à l'unanimité, le projet de loi des finances, exercice 2009.
     
    Par : Barnabé HOUNKANRIN

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